La commande des aiguilles, dans le contexte du bloc-système, répond aux exigences suivantes:

• continuité du bloc-système : l’occupation des cantons en aval de l’aiguille provoque la fermeture des signaux et l’arrêt des trains en amont de l’aiguille,
• commande opérateur sécurisée : si l’on tente de manoeuvrer une aiguille dans certaines conditions, la manoeuvre est refusée,
• complément de signalisation « carré »  : conforme à la réalité,
• automatismes divers.

Elle est assurée par la commutation des fils intercantons (« A », « B », « C » et « D » sur les schémas précédents)
en synchronisme avec le mouvement de l’aiguille. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux n’avoir qu’un minimum de fils entre cantons.

Plusieurs solutions sont possibles :

• utilisation des contacts auxiliaires du moteur d’aiguille, ce qui n’est possible en pratique que lorsqu’on a que deux fils intercantons,
• utilisation d’un relais auxiliaire commandé par le moteur d’aiguille (moteur bistable, relais monostable), ou bien qui commande le moteur d’aiguille (relais bistable, moteur monostable), ou bien encore commandé en parallèle avec le moteur d’aiguille (moteur et relais bistables).
• ou les deux à la fois: contacts du moteur et relais auxiliaire.

Dans le cas de notre réseau HO, les moteurs d’aiguilles sont de gros relais classiques. La commutation des fils intercantons est assurée par des relais IBM à deux enroulements, montés en bistable, et qui commandent les précédents.

La sécurité vis-à-vis de l’opérateur consiste à éviter :

• d’une part la manoeuvre des aiguilles sous les roues du train, qui conduirait au déraillement,
• d’autre part la rencontre d’un signal d’arrêt après un signal de voie libre, qui entraînerait un arrêt brusque, inélégant et non conforme à la réalité.

En pratique, la manoeuvre de l’aiguille est interdite dans certaines conditions d’occupation des voies :

• pour une aiguille prise en pointe, quand le canton d’entrée (1 sur le schéma) est occupé
• pour une aiguille prise en talon, quand le canton du coté opposé à celui d’où l’on vient est occupé, et également quand le canton de sortie est occupé. C’est-à-dire qu’on ne peut pas mettre l’aiguille en position 1 si le canton 2 ou le canton 3 sont occupés, et on ne peut pas la mettre en position 2 si le canton 1 ou le canton 3 sont occupés.

Ces interdictions sont « surpassables » par un bouton d’inhibition des sécurités.

Dans le cas d’une aiguille prise en talon, un contact auxiliaire du relais ou de l’aiguille commande le signal « carré », c’est-à-dire soit le carré lui-même en signalisation mécanique, soit le deuxième feu rouge en signalisation lumineuse, (le premier étant commandé comme un sémaphore normal).

Nous avons installé trois sortes d’automatismes:

• Les aiguilles prises en talon ne sont pas commandées par l’opérateur, puisqu’il n’y a pas de choix d’itinéraire à faire, mais par les trains en approche,
• Les aiguilles de pleine voie prises en pointe (bifurcations) ont une commande à trois positions: droite, gauche, et à l’alternat, c’est à dire que les trains qui se présentent vont alternativement à droite ou à gauche. Ce gadget, qui fait hurler les puristes de l’exploitation, a été initialement prévu pour permettre au train nettoyeur de passer sur toutes les voies sans intervention manuelle. Mais il est également amusant, car dès qu’il y a plusieurs convois sur le réseau, leur parcours devient imprévisible.
• Les aiguilles d’entrée en gare sont commandées de façon à ne faire rentrer qu’un train à la fois: lorsque ce train est entré en gare, l’aiguille reprend la position « passage ».

Toutes ces fonctions sont réalisées au moyen de relais IBM à deux enroulements. Le relais à deux enroulements permet nombre d’astuces de câblage, et peut dans certains cas remplacer jusqu’à trois relais classiques.
Cependant, comme ce n’est pas un composant facile à trouver, nous ne publierons pas ici les schémas correspondants. Les personnes intéressées peuvent nous les demander.

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