Pourquoi un secoueur ?
Ceux qui ont l’habitude d’utiliser les peintures en pot, particulièrement les peinture mates, et plus spécialement les peintures Humbrol, savent ce qu’il advient de ces peintures après quelques mois de stockage: le mélange décante, les solvant remontent à la surface et les poudres matantes se déposent au fond, formant une espèce de lie très difficile à re-mélanger lors d’ une utilisation ultérieure.
Bien sûr, on peut racheter un pot neuf lorsqu’en en a besoin.
Mais, outre l’aspect financier évident de la chose, il est tout de même très intéressant de conserver un stock de pots chez soi, pour une retouche imprévue, ou simplement parce qu’il nous vient l’envie de peindre une pièce à l’improviste un dimanche après-midi.
Pa ailleurs, si l’on s’est aventuré à faire un mélange de teintes, pour un usage précis, il est également commode, pour ne pas dire indispensable, de conserver ce mélange aussi longtemps que possible, « au cas où ».
Le secoueur présenté ici résout élégamment le problème: il ne coûte pratiquement rien, et nous permet, depuis des années, de récupérer des pots vieux comme Mathusalem.
Un secoueur très simple
Comme on le voit ci-contre, le secoueur se compose simplement d’une boucle en fil de fer montée sur une scie sauteuse de modéliste.
La scie utilisée ici est un accessoire Maxicraft: on enlève l’embout de la perceuse, et on visse la scie à la place.
Ce modèle est ancien. Les nouveaux modèles sont coudés, mais cela ne change rien au principe, qui peut, bien évidemment, être adapté à des scies d’autres marques.
Sur la photo ci-dessus, avec de bons yeux et un peu de bonne volonté, on peut remarquer que la boîte de la perceuse a été munie de pieds en caoutchouc antidérapants.
Pour les intuitifs, voici un gros plan sur la boucle en question: un peu plus d’un tour de fil de fer galvanisé tiré d’un vieux cintre de teinturier.
On a enlevé la lame de la scie, et monté le bout de fil de fer à la place.
Pour les rigoureux, voici le plan de la pièce à réaliser.
Le diamètre de la boucle est calculé pour enserrer les pots Humbrol de façon satisfaisante.
Le petit appendice droit à l’extrémité du fil permet, en pinçant la boucle entre le pouce et l’index, d’agrandir l’ouverture pour y faire passer le pot sans forcer. Ensuite, le fil se comporte comme un ressort et maintient le pot aussi longtemps que nécessaire.
Un pot de Humbrol en attente de traitement.
Il est possible de secouer des pots plus petits -ici, de la peinture Mougel- en intercalant une cale autour du pot.
Celle-ci est un simple morceau de carton. Nous en avons également une en liège de 3 mm, pour les pots plus petits.
Les plus gros flacons (Floquil) peuvent être saisis par le col. Seul inconvénient: le poids du flacon oblige à tenir l’outil à la main pendant le fonctionnement.
Utilisation
L’avantage d’un secoueur mécanique est qu’on peut secouer les pots très vigoureusement pendant un temps très long: dix minutes s’il le faut, ou plus. Aucun dépôt ne résiste à pareil traitement.
Profitons de l’occasion pour donner un « truc » permettant de prolonger la durée de vie des des pots de peinture Humbrol: à l’ouverture, poser le couvercle à l’endroit, sur un morceau de papier. On évite ainsi que la peinture restant sur la face intérieure du couvercle ne coule à l’intérieur du rebord, où elle finit par constituer une surépaisseur empêchant de refermer le pot de façon étanche.
Certaines personnes stockent aussi leurs pots à l’envers, de façon à ce que, en cas de mauvaise étanchéité, la peinture, en séchant, colmate la fissure. Nous n’avons jamais éprouvé ce besoin.
En conclusion
Ce secoueur nous donne entièrement satisfaction, depuis des années. Seul problème: après des heures d’utilisation, la roue dentée de la scie (renvoi d’angle en zamac) a vu ses dents notablement émoussées. Nous la changerons à la première occasion.
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